Mémoire d’un monde aquatique

Aussi loin que je m’en souvienne, l’eau a toujours fait partie de mon existence.
Pourtant à l’âge de cinq ans, il ne fut pas facile pour moi de franchir ce cap qui consistait à sauter dans l’eau, traverser la piscine pour obtenir le fameux sésame ; mon brevet de 25m de natation.

Je me souviens…
C’est le jour J : le maître-nageur est présent sur le bord du bassin, une perche à la main. Je sens que son regard est posé sur moi. Attentif, il me scrute.
Un silence pesant règne alors à la piscine mais dans mon cerveau c’est l’effervescence, des bruits incessants.
Les idées se bousculent ; j’ai peur de me noyer, je grelotte et mes jambes s’agitent dans un mouvement incontrôlable mettant tout mon corps en branle.
Je me sens seul au monde, je voudrais partir loin, m’enfuir d’ici. Chose impossible à réaliser ;  je suis beaucoup trop petit.
J’ai envie de pleurer et de devenir invisible.
Qui va venir me sortir de cette situation ?
J’entends une voix familière qui me ramène au moment présent dans mon corps. C’est celle de mon prof de natation qui tente de me rassurer. Certains de ses mots commencent à me redonner confiance en moi : « Tu peux le faire, je suis là, tu n’as rien à craindre. Allez c’est parti ! »
Oui il a raison : c’est parti !
Je décolle un premier pied puis le second, je ne sens plus le carrelage humide sous mes orteils.
Pendant quelques instants je me retrouve dans les airs entre eau et terre. Pas de marche arrière possible, il est trop tard pour faire demi-tour.
La gravité m’entraine vers le bas et je m’enfonce dans l’eau.
Je ferme les yeux, je ne sais plus où je suis.
Pas le temps de paniquer, les automatismes reviennent et surtout ma tête refait surface.
Je prends de l’air en inspirant profondément par la bouche et le miracle se produit : je flotte et je nage !

Inutile de comprendre physiologiquement ce qui se passe en cet instant, je fais juste confiance à mon corps qui est finalement adapté pour le milieu aquatique.
En effet avant notre naissance, nous passons plus de 9 mois dans le liquide amniotique bien au chaud dans le ventre maternel.
Le cœur d’un humain ralentit automatiquement lorsque son visage est immergé dans l’eau froide.
Chaque jour nous buvons et faisons passer par notre bouche plus d’1,5 litre d’eau volontairement pour ne pas nous déshydrater et pouvoir vivre.
Notre corps est lui-même composé en moyenne à plus de 75% d’eau.

A bien y réfléchir je pense pouvoir dire que nous sommes l’eau.

Depuis que j’ai appris à nager, l’eau a toujours était une fidèle compagne de route me permettant de vivre de multiples expériences incroyables.
J’ai assisté au ballet d’une faune multicolore et exotique en plongeant dans certains des plus beaux sites sous-marins du monde.
J’ai flirté avec la lèvre des vagues et son écume en pratiquant les sports de glisse.
J’ai assisté au coucher du soleil en traversant la mer des Caraïbes sur un voilier qui filait à vive allure au gré des alizées.
J’ai descendu des rivières chantantes à l’aide d’un flotteur en me laissant porter par le courant qui zigzaguait entre rochers et berges.
Et tellement d’autres souvenirs encore.

Mes aspirations sont uniques et différentes des vôtres.
Cependant vous pouvez vous aussi découvrir un univers dans lequel vous évoluerez en douceur après une familiarisation et un apprentissage personnalisé.
Il est très important de nourrir cette partie manquante afin de devenir complètement nous.

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